mercredi 31 octobre 2012

شنوّة حلها؟


أنا مع حقوق الإنسان، ومع لعباد اللّي مايحبّوش العنف، ومع لعباد اللّي قلبهم واجعهم على حال بلادهم، ومع لعباد اللّي تقول اللّي الدّم التّونسي غالي.. لا أنا نمشي لأبعد من هكّا أي دم غالي وأي روح بشريّة غالية.. وأنا زادة مالعباد اللّي يعرفوا شنوّة العنف البوليسي، والكذب والتبلعيط البوليسي ولعب دور الضّحيّة اللّي ديما يعملوها.. آما يا بوڨلب توّة السّلفيّين ولاّو ماهمش يخوفوا؟ علاش البوليس اللّي هبطولوا بساطور على راسو ماهوش تونسي، روحو ماهيش عزيزة؟ راهو ساطور يا بو الرّب.. تقارنوا فيهم بالعباد لي هبطوا نهار 9 أفريل؟ تي أكثر واحد فينا كان مسلّح نهارتها هزّ معاه دبّوزة خل باش مايدوخش بالغاز.. السّلفيّين هازّين سلاح، هازّين سيوفة، ناوين عالشّر آشنوّة يهز معاه الحاكم بوكييات نوّار ويقولولهم هياّ نتحاوروا؟ تي ماهو قالها رشودة الأعجوبة ودرتو عليه، قال وليداتنا ونحاوروهم، نفس اللّوغة اللّي تحكيو بيها اليوم.. علاش كيف قالها هو درتوا عليه؟ توّا ولّيتوا مأمنين بمبادئ 

أنا مع حقوق الإنسان، ومع لعباد اللّي مايحبّوش العنف، ومع لعباد اللّي قلبهم واجعهم على حال بلادهم، ومع لعباد اللّي تقول اللّي الدّم التّونسي غالي آما زادة أنا واقعيّة نأمّن اللّي ماتنجّم تخاطب القوم إلاّ بما يفقهون واللّي العين بالعين والسّنّ بالسّن والبادئ أظلم؟

 وَكَتَبْنَا عَلَيْهِمْ فِيهَا أَنَّ النَّفْسَ بِالنَّفْسِ وَالْعَيْنَ بِالْعَيْنِ وَالأَنفَ بِالأَنفِ وَالأُذُنَ بِالأُذُنِ وَالسِّنَّ بِالسِّنِّ وَالْجُرُوحَ قِصَاصٌ فَمَن تَصَدَّقَ بِهِ فَهُو كَفَّارَةٌ لَّهُ وَمَن لَّمْ يَحْكُم بِمَا أنزَلَ اللّهُ فَأُوْلَئِكَ هُمُ الظَّالِمُون المائدة 45 / مش هاذي الشّريعة اللّي هوما يقولوا نطبقوها؟

فماذابينا هالحقوقيّين المتعاطفين مع السّلفي اللّي مات قال شنوّة يمكن غرّر به يعطيونا أو يعطيوا للبوليسيّة آشنوّة الحل اللّي يقترحوه هوما للتّعامل مع اللّي يهدّدوا فينا وفي عايلاتنا وفي صحابنا وجيرانّا كل يوم؟ باهي متفاهمين اللّي الحكومة سيبت الماء عالبطّيخ واللّي العريّض هو المسؤول الأوّل علّي صاير على خاطر هو والحكومة لعبوا بورقة السّلفيّين ومازالوا يلعبوا بيهم لين الأمور تعفّنت.. آما اليوم، وبعد اللّي وصلنالوا ماناش باش نقولوا كارنا وكارهم، أعطيونا انتوما شنوّة الحل؟

وباش نكون واضحة أنا مسخّفني السّلفي اللّي مات وماكنتش نحب يصير اللّي صار آما نعرف زادة اللّي مشكلة السّلفيّة في تونس ماعادش تتحل إلاّ بسقوط ضحايا

samedi 20 octobre 2012

A qui le tour...

Vais-je, ce soir encore, me dérober, renoncer à cette tâche? Effacerai-je ces quelques lignes écrites une dizaine de fois? Chaque mot de ce que j'écris témoigne de ma fatigue et de ma confusion. La lumière émanant de mon écran me tue les yeux, mes doigts ne supportent plus de toucher le clavier. Ces lettres, ces mots... Il faut que j'écrives.

Je parlerai de toi Nadia (Jlassi), artiste qui a cru un jour que son pinceau s'est libéré. Tu pensais que tu pouvais enfin t'envoler sous d'autres cieux. Que tu pouvais enfin tout dire, tout exprimer à travers une image qui montrerait le danger qui nous menace.

Je parlerai de toi, Sofiène (Chourabi), qui a toujours rêvé de libérer son pays par sa parole. Qui a pu grâce à ce rêve résister à tout ce qu'il a enduré dans un passé pas très lointain. Tu as cru que ce passé est déjà révolu et que désormais tu pourrais savourer ta victoire pour découvrir au bout du compte que rien n'est encore fini.

Je parlerai de toi Néjiba (Hamrouni), qui n'a jamais eu peur de dire tout haut ce que les autres n'osaient même pas penser tout bas. Qui n'a jamais hésité de pointer du doigt l'ennemi pour l'accuser du tort qu'il  cause. Qui a cru que les blessures allaient être guéries enfin. Et qui découvre que le nouvel ennemi enfonce bien plus profond le couteau et le remue en plus pour causer plus de dégâts.

Je parlerai de toi Abderraouf (Khammassi), qui s'est trouvé arrêté, torturé et tabassé à mort par des policiers censés protéger le citoyen. Qui a laissé derrière lui une veuve déjà mourante et un enfant qui ne tardera pas à  devenir orphelin de ses deux parents.

Je parlerai de toi pauvre inconnue, qui n'a fait de mal que de voler quelques instants de bonheur passés auprès de son chéri. Qui n'a commis d'autres fautes que de vouloir s'éloigner et se cacher des regards souvent accusateurs d'une société et d'un état qui tolèrent les guerres et la violence mais condamnent l'amour. Qui s'est vue payer très cher la note car comme ils disent, elle était sans honneur et de plus, elle a osé atteindre aux moeurs de ses violeurs.

Je parlerai de toi enfant de Gafsa, qui est sorti manifesté pour dire non à l'injustice, non au chômage, non à la pauvreté, non à l'inégalité... Pauvre enfant, tu as seulement cru que maintenant tu y avais droit. Que le temps de la dictature et de l'état policier est terminé. Mais tu étais fou d'y croire,. Maintenant tu le sais car tu as été attrapé par une police qui prouve encore une fois à quel point elle est au service du citoyen. Oui maintenant, tu sais que c'est faux. Seulement, tu as du être frappé, violenté et même violé.

Je parlerai de toi Lakhdhar (Hidouri), vieux de 90 ans ou presque qui s'est vu obligé d'entamer  vers la fin de sa vie, une gréve de la faim pour protester contre l'arrestation non justifiée de son fils. Une grève  qui est entrain de te coûter très chère. Mais pour toi, rien n'est plus cher que ton fils qui ne demande que justice.

Je parlerai de toi, Lotfi (Naguedh), qui a naïvement cru qu'aujourd'hui il avait le droit d'avoir une activité politique. Tu as naïvement cru que tu avais le droit d'avoir une opinion et une position même en opposition avec le gouvernement et sa politique. Une erreur fatale, qui t'a coûté la vie, laissant derrière toi une veuve et 6 orphelins qui voudraient seulement comprendre pourquoi.

Je parlerai de tous ceux que je n'ai pas cité, ceux que j'ai oublié et ceux dont je ne connais pas l'histoire. Je parlerai de moi, de mes amis réels et virtuels car notre souffrance est la même, notre combat est le même. Nous avons tous grandi avec le même rêve et nous vivons aujourd’hui le même cauchemar. Nous avons tous les mêmes maux et les même mots. Nous avons tous la même lassitude et nous gardons tous le même espoir en un lendemain meilleur. Pour nous, peut être, ou alors pour nos enfants. Le même espoir que notre patrie soit enfin libérée.

Je parlerai et je parlerai, mais plus tard. Car ce soir, même si je dois parler, même si je dois écrire. Je me contenterai de rester là, à boire et à lever mon verre à la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour ce pays. Pour tous ceux qui ont déjà payé cher le prix de leurs rêves. Je lève mon verre à moi qui finira peut être aussi par payer puisque nous jouons tous à "à qui le tour?"

mercredi 10 octobre 2012

La drague à la Tunisienne

Encore une fois, la même scène obscène. Il faut dire qu'en tant que "femelle", je vis cette scène chaque jour, plusieurs fois par jour même, alors je ne comprends pas pourquoi ça continue à m'offusquer.
Franchement, à mon âge et vu le nombre de fois que j'ai vécu ou assisté à cette scène je devrais m'habituer.
Alors, je vous décris une scène typique et très représentative de ce quotidien. La drague à la Tunisienne: Je m’apprêtes à passer à côté d'un groupe de mecs ou des "7itistes" comme les a si bien nommés Falleg. Arrivée à leur niveau, j'entends (1) "حوووتة ما نعملوا شي؟" et (2) "مانتعرّفش عليك ماللّوطة؟". Je continue mon chemin sans les regarder et dès que je les dépasse, on me lance (3) "ماتحڨرنيش راني نشيخك", encore quelques pas et j'entends (4) "ربّك قحبة مسخة وتحقر فينا؟"

A chaque fois, cette scène me fait penser à deux choses.

* 1er point: Qui a expliqué aux garçons qu'une réplique telle que (1) "حوووتة ما نعملوا شي؟" ou alors (2) "مانتعرّفش عليك ماللّوطة؟" donnerait envie à la fille de connaître le garçon en question? et pensent-ils vraiment qu'une fille va les répondre? pour dire quoi? (5) "إي نجموا نعملوا واحد" ou (6) ""تعرّف عليّا مالبلايص الكل"
Pourquoi draguer en évoquant le sexe, pensent-ils que ça va plus nous motiver et donc après avoir dit non merci si on entend (3) "ماتحڨرنيش راني نشيخك" on va revenir pour dire (7) "آآه أوكي هيّا مالا"
Un garçon, quel qu'il soit, peut tenter sa chance auprès de n'importe quelle fille, après c'est une question d'attirance, de disponibilité, d'humeur et de circonstances... mais au nom de tous les dieux, tenter sa chance ne veut en aucun cas dire l'agresser avec un langage aussi répugnant...
Bon, évidemment je ne suis pas si conne et je comprends très bien que ces mecs là savent très bien que la fille ne va pas répondre, ne va même pas les regarder. Je sais aussi que initialement, ils ne cherchent même pas à faire connaissance avec la fille autrement ils seraient vraiment très bêtes... mais alors pourquoi le font-ils? juste pour finir par dire à la fille (8) "قحبة"... dans quel but?
Est ce de la misogynie? un sentiment d'infériorité? Se disent-ils je ne pourrai jamais avoir cette fille donc autant l'insulter?

*2ème point: Pourquoi quand le Tunisien moyen pense à insulter une fille, et pour lui faire le plus de mal il la traite de prostituée? pense-t-il vraiment que le pire qui puisse arriver à une femme c'est de se prostituer? Bon j'irai même jusqu'à dire que la prostitution est un métier, il est clair que la majorité des femmes qui l'exercent sont contraintes de le faire pour une raison ou une autre, qu'elles le vivent mal même... mais elles au moins ne commettent pas de crimes, ne font pas de mal aux autres, ne sont pas vulgaires et insultantes. La prostitution est aussi un mal nécessaire dans la société, mais en aucun cas c'est une insulte. Alors très chers messieurs, en ce qui me concerne vous pouvez me traiter de prostituée, ça reviendrait exactement à me traiter de graphiste... parmi les prostituées, il y a des femmes en or, le genre de femmes qui apprendrait aux meilleurs d'entre nous le vrai sens de l'honneur.